Le processus de mise à l’écart du Sénégal des hautes instances de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), est en marche. Le Quotidien avait levé le lièvre en révélant que les trois actionnaires principaux de institution, le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire, avait échafaudé leur plan lors de la 11e Assemblée générale extraordinaire de la banque, tenue lundi 13 février à Lomé, capitale du Togo.
Le Conseil des gouverneurs de la BIDC est passé à la vitesse supérieure en traduisant en acte les décisions adoptées en début de semaine aux dépens du Sénégal. Le journal rapporte dans son édition de ce mercredi que son président a sorti en ce sens une note à l’attention de «tous les membres du personnel».
«Le Conseil des gouverneurs a examiné les recommandations formulées par le Conseil d’administration au sujet de l’étude sur les réformes institutionnelles de la BIDC, réalisée par le cabinet Mazars Sénégal ainsi que la feuille de route de sa mise en œuvre», a averti le Capverdien Olavo Avelino Garcia Correia, vice-Premier ministre et ministre des Finances et de l’Économie digitale de son pays.
Ce dernier annonce, comme le prévoyait Le Quotidien, «la création d’une troisième vice-présidence, qui sera chargée du risque et du contrôle». Ce poste, souligne le journal, devrait aller au Bénin, en récompense de son soutien aux trois actionnaires principaux de la BIDC.
Dans la nouvelle configuration, le Sénégal n’est pas assuré de garder son poste de vice-président qu’occupe en ce moment Mabouba Diagne. Le Capverdien ayant précisé dans sa note que «les postes de président et de deux vice-présidents de la BIDC seront réservés aux trois actionnaires majoritaires (Nigeria, Ghana et Côte d’Ivoire) par rotation entre eux, tandis qu’un poste de vice-président et celui de secrétaire général seront occupés par rotation entre les actionnaires minoritaires conformément aux pratiques internationales».
Le Sénégal n’entend pas tendre l’autre joue après avoir reçu une gifle sur l’une. «La banque va avoir un sérieux problème de gouvernance», a confié au journal Le Quotidien le Président Macky Sall, en réaction au plan du Nigeria, du Ghana et la Côte d’Ivoire.