Avant l’investiture de Trump, le désespoir des migrants en chemin vers les Etats-Unis

« Il y a une sorte de désespoir »: les migrants en route vers les Etats-Unis via le Mexique craignent d’arriver après le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump qui a promis de durcir sa politique migratoire.
 
Ces migrants « se demandent ce qui va leur arriver », poursuit Yusmelis Villalobos, une Vénézuélienne de 47 ans rencontrée à Tapachula, dans le sud du pays, près de la frontière avec le Guatemala.
 
Yusmelis Villalobos attend avec des centaines d’autres un laissez-passer de la part des autorités mexicaines pour continuer sa route jusqu’à la frontière des Etats-Unis.
 
La Vénézuélienne a obtenu un rendez-vous le 23 janvier pour une demande d’asile aux Etats-Unis via l’application CBP One du service américain des douanes et des frontières.
 
Donald Trump a promis de se débarrasser de CBP One après son investiture du 20 janvier, afin d’endiguer ce qu’il décrit comme étant une « invasion » de migrants sur le territoire américain.
 
Dayana Hernandez, une autre Vénézuélienne de 36 ans, a aussi obtenu un rendez-vous CBP One pour le 29 janvier, neuf jours après l’investiture de Donald Trump.
 
« Nous sommes vraiment inquiets, tant de choses sont dites et ce n’est un secret pour personne que lorsque Donald Trump dit ce genre de choses, il les fait », déclare cette trentenaire à l’AFP.
 
Dans l’attente elle aussi d’un sauf-conduit des autorités mexicaines, elle supplie le président élu américain de lui laisser la possibilité d’entrer aux Etats-Unis, une fois arrivé au pouvoir.
 
« Qu’il nous laisse avancer. De même qu’il y a des mauvaises personnes, il y a de bonnes personnes comme nous qui voulons travailler », implore-t-elle.
 
– « On verra à la frontière » –
Anaís Rojas, une Vénézuélienne de 20 ans qui voyage avec son jeune fils, est également inquiète. Son rendez-vous pris au moyen de CPB One est fixé au 23 janvier.
 
« Nous avons vu que le rendez-vous était programmé (pour le 23), mais nous ne savons toujours pas ce qui va se passer. On sera à la frontière le 20, donc on verra », dit-elle en attendant le document des autorités mexicaines pour continuer sa route vers la ville frontalière de Tijuana.
 
Elle affirme ne pas avoir de rancœur envers le prochain président des Etats-Unis et espère même un rebond de l’économie américaine après son retour à la Maison Blanche.
 
« Si l’économie va mieux, ça nous profite aussi », affirme-t-elle.
 
Ces centaines de migrants ayant réussi à obtenir un rendez-vous sur l’application CBP One attendaient lundi devant un bureau mexicain de l’immigration à Tapachula.
 
D’autres, désespérés de ne pas obtenir de rendez-vous et craignant l’insécurité et les extorsions, ont choisi de rejoindre les caravanes de migrants qui ont quitté Tapachula ces dernières semaines.
 
L’administration Biden a introduit l’application CBP One en janvier 2023 dans le but d’ordonner le flux de migrants vers les Etats-Unis et de réduire la possibilité pour les passeurs d’exploiter les migrants.
 
Bien que l’application ne garantisse pas que les migrants comme Dayana Hernandez et Yusmelis Villalobos puissent rester aux Etats-Unis, elle leur permet d’obtenir un permis de travail, le temps de leurs démarches auprès des autorités américaines.

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