Le procès de Khalifa Sall devait s’ouvrir ce jeudi 14 décembre. L’ancien maire de Dakar est soupçonné de détournements de biens publics à hauteur d’1,8 milliard de francs CFA. Il devait comparaître avec ses collaborateurs de la mairie de Dakar devant le tribunal correctionnel. Mais le procès vient tout juste d’être renvoyé précisément au 3 janvier prochain. C’est une décision prise par le président de la cour, le juge Maguette Diop, en accord bien évidemment avec les autres parties. Cette affaire mérite un procès à part, elle sera donc jugée en audience spéciale.
Ce jeudi, l’audience a duré une trentaine de minutes dans un tribunal bouclé par les forces de l’ordre. C’est la première fois que Khalifa Sall, en boubou blanc et fines lunettes argentées, apparaissait en public depuis son placement en détention en mars dernier. Khalifa Sall ne s’est pas exprimé. Le juge ne lui a pas demandé s’il voulait parler. Le député-maire de Dakar, entouré de sa large d’équipe d’avocats, était à la fois souriant, mais aussi par moment très soucieux.
A la sortie, ses avocats, maître Khassimou Toure, ont affiché leur satisfaction et sont persuadés de l’innocence de leur client : « Notre conviction, notre intime conviction, c’est de voir cette affaire s’effondrer comme un château de cartes. C’est un dossier où il n’y a pas beaucoup d’arguments juridiques à plaider. On a beaucoup épilogué sur les chefs d’inculpation. Mais le jour J, lorsque l’affaire sera évoquée, il y aura beaucoup de surprises et bien des certitudes se seront envolées ».
Pour les avocats de l’Etat, partie civile dans cette affaire, le renvoi du procès au 3 janvier ne pose pas de problème. Ils sont cinq dans cette équipe, notamment maître Baboucar Cissé qui estime que le renvoi de la procédure va permettre à tout le monde d’être sur le même pied d’égalité, que le procès à venir permettra d’établir la vérité, la culpabilité de Khalifa Sall et de ses collaborateurs : « C’est une affaire qui vient pour la première fois donc naturellement, on ne peut pas juger cette affaire-là dès la première évocation. Donc nous n’étions pas contre le renvoi. Mais nous estimons que si le dossier est renvoyé au 3 janvier que toutes les dispositions soient prises pour mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. Nous sommes là jusqu’à la fin de cette affaire pour défendre les intérêts de l’Etat ».
Ses soutiens, ses proches étaient aussi réunis dans la salle d’audience. Ils appellent toujours à la libération du maire de Dakar. Ce procès s’annonce donc comme prévu très politique. C’est d’ailleurs l’argument numéro 1 de la défense qui estime que l’objectif c’est de casser la carrière de Kahlifa Sall, candidat potentiel à la présidentielle de 2019.