Après la vaste purge anti-corruption à la fin de l’année dernière dans les milieux d’affaires saoudiens et au sein de la famille royale, c’est l’heure du grand ménage dans l’armée. Le roi Salman a publié une série de décrets : le chef d’état-major et d’autres responsables militaires sont limogés et remplacés dans la foulée.
La série de décrets royaux publiée dans la soirée de lundi 26 février rebat les cartes au sein du ministère de la Défense, dirigé par le puissant prince héritier Mohammed ben Salman. Aucune explication officielle n’a été donnée à ces changements, mais ils interviennent à un moment où le conflit meurtrier au Yémen s’enlise. Le commandement de la Défense saoudienne subit un vaste remaniement. Le chef d’état-major, le général Abdel Rahmane ben Saleh al-Bunyan est remercié, nommé conseiller à la cour royale et remplacé dans la foulée par le lieutenant général Fayyad al-Ruwaili. Les chefs de l’armée de l’air et de l’armée de terre sont également remplacés.
UN POSTE DE VICE-MINISTRE ATTRIBUE A UNE FEMME
Les décrets royaux annoncent une série de nouvelles nominations au sein de plusieurs autres ministères. Fait rare dans ce royaume très conservateur, le poste de vice-ministre du Travail est attribué à une femme, Tamadur bint Youssef al-Ramah. Le monarque saoudien Salman ben Abdelaziz al-Saoud a aussi décidé de nommer trois vice-gouverneurs parmi les descendants de ses frères, les princes Ahmed, Talal et Muqrin, dont certains s’étaient sentis mis à l’écart. Ainsi, le nouveau gouverneur de la province d’Asir est le prince Turki bin Talal, frère du milliardaire Al Walid bin Talal, arrêté en novembre et confiné pendant deux mois au Ritz Carlton de Riyad avec des dizaines d’autres princes et hauts fonctionnaires.