Vingt-quatre heures après le chavirement d’une pirogue transportant des candidats à l’émigration clandestine, le Premier Ministre, Amadou Ba, s’est rendu à Saint-Louis pour évaluer la situation de ce triste événement. Accompagné d’une délégation importante comprenant les ministres Marie Khémesse Ngom, Alioune Ndoye, Pape Sagna Mbaye, Thérèse Faye Diouf, Pape Malick Ndour, Mansour Faye, et du secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye, le chef du gouvernement a d’abord visité l’hôpital régional de Saint-Louis pour rencontrer les rescapés et les blessés. Ensuite, il s’est rendu à la morgue de la grande mosquée de Saint-Louis où les corps récupérés sur les plages de Gueth Ndar et Gokhou Mbathie ont été déposés. Face à la presse, le Premier Ministre a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a souligné que les ministres l’accompagnant prendront des mesures dans leurs domaines respectifs pour aider les rescapés.
« Ce matin, nous avons été informés de cet accident au large de Saint-Louis, et le président de la République a demandé au gouvernement de prendre en charge cette affaire. Il est de coutume, au nom du président de la République, du gouvernement et du peuple sénégalais, de présenter nos condoléances aux familles des personnes disparues, de souhaiter un prompt rétablissement aux personnes malades, et d’examiner comment aider les rescapés. C’est pourquoi les ministres qui m’accompagnent prendront des mesures dans leurs domaines de compétence pour les soutenir et les accompagner », a déclaré le Premier Ministre.
Par ailleurs, Amadou Ba a souligné que l’émigration clandestine demeure un sujet de réflexion important. « Ce qu’il faut noter, c’est que l’immigration clandestine concerne toute la sous-région. Même si le point de départ est le Sénégal, de nombreux candidats viennent d’autres pays de la sous-région. C’est extrêmement important. Nous avons constaté que plusieurs personnes vivant au Sénégal, voire venant d’autres pays, sont concernées, y compris des jeunes Sénégalais. Un fait marquant est que toutes les personnes interrogées à l’hôpital aujourd’hui avaient des revenus moyens oscillant entre 3000 et 5000 francs par jour, soit 90000 ou 150000 francs par mois. C’est un revenu raisonnable, ce qui suggère que le problème n’est peut-être pas totalement économique », a expliqué le chef du gouvernement.
En ce qui concerne les stratégies à mettre en place pour stopper et éradiquer ce phénomène, Amadou Ba a souligné que le gouvernement ne ménagera aucun effort. « Le gouvernement a une stratégie, et nous allons redoubler d’efforts pour combattre ces réseaux mafieux. C’est exactement ça, combattre ces réseaux mafieux qui exploitent la vulnérabilité de certaines catégories de personnes en les poussant vers un eldorado qui n’existe pas. J’ai échangé avec le procureur de la République, et toutes les diligences sont en cours pour que la lumière soit faite, surtout pour remonter les filières. L’État ne se lassera pas de combattre ce fléau en mettant en œuvre les politiques actuelles, qu’il faut peut-être renforcer et accélérer, mais surtout communiquer » a soutenu Amadou Ba visiblement peiné par le drame.