La déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre est le sujet d’actualité le plus commenté par les quotidiens parvenus mardi à l’APS.
Nommé chef du gouvernement en septembre dernier, Amadou Ba a présenté aux députés réunis lundi en séance solennelle la politique que va dérouler le gouvernement au cours des prochaines années.
‘’Un grand oral réussi pour le Premier ministre’’, apprécie Le Témoin Quotidien.
‘’Amadou Ba a démarré par un discours moralisateur. Selon le Premier ministre, la configuration actuelle de l’Assemblée nationale (…) invite à cultiver l’art du dialogue contradictoire’’, fait-il remarquer.
Les récentes bagarres entre députés ont peut-être poussé le Premier ministre à rappeler la nécessité du dialogue au sein de l’institution parlementaire, où l’opposition et la majorité présidentielle ont presque le même nombre de sièges.
Le journal Libération s’est intéressé aux joutes entretenues par les députés de l’opposition, les élus de la majorité présidentielle et le chef du gouvernement, lequel a déclaré : ‘’Le gouvernement placé sous ma coordination ne se laissera pas distraire par les débats sans lendemain.’’
‘’Une déclaration de politique générale au goût d’inachevé’’, note Sud Quotidien, estimant qu’‘’Amadou Ba a préféré ne prendre aucun risque’’, concernant ‘’la question du troisième mandat, la dette publique, la violation des libertés et la mal gouvernance’’.
‘’La question relève de la responsabilité personnelle du président de la République’’, a répondu un Premier ministre très mesuré sur cette question, signe de la prudence dont parle Sud Quotidien.
WalfQuotidien estime que la DPG de M. Ba ressemblait à un ‘’procès’’ de l’éventuelle ‘’troisième candidature’’ de Macky Sall au prochain scrutin présidentiel.
‘’Amadou Ba a été critiqué par des parlementaires de l’opposition et les députés non-inscrits, qui ont dénoncé la volonté de Macky Sall de vouloir briguer un troisième mandat’’, écrit-il.
L’Observateur estime que ‘’l’exercice a été pénible’’, car il y a eu ‘’des piques et des répliques sur la candidature de Macky Sall en 2024’’.
Il annonce le dépôt d’une motion de censure de l’opposition parlementaire visant à montrer sa désapprobation envers la politique du gouvernement.
‘’C’est une motion de censure qui n’a aucun sens et qui n’aura aucun effet parce que nous avons la majorité’’, note L’Observateur en citant El Hadj Oumar Youm, le président du groupe Benno Bokk Yaakaar à l’Assemblée nationale.
‘’Surfacturation’’
Le Soleil retient de sa DPG que le chef du gouvernement veut accorder la priorité au social, aux dépens des aspects de sa politique. ‘’Le Premier ministre a mis l’accent sur le social’’, rapporte-t-il, ajoutant qu’‘’Amadou Ba (…) compte consolider les acquis [et] être à l’écoute des populations’’.
Les quotidiens se sont intéressés aussi au rapport de la Cour des comptes consacré aux marchés publics passés par des démembrements de l’Etat, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
L’institution chargée du contrôle des dépenses publiques a demandé au garde des Sceaux d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre du directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Jeunesse, pour une ‘’surfacturation’’ du gel hydroalcoolique acquis pendant la pandémie de Covid-19.
Selon L’Observateur, la Cour des comptes a demandé au ministre de la Justice de faire de même pour le DAGE du ministère du Commerce, pour des faits similaires.
Le premier a invoqué ‘’la forte demande des produits sanitaires’’, tandis que son homologue du ministère du Commerce a fait valoir ‘’la forte demande de gel hydroalcoolique’’ et ‘’l’urgence de freiner la propagation de la maladie’’.
‘’Les contrôleurs de la Cour des comptes ont relevé de nombreuses irrégularités, des conflits d’intérêt, des entorses au Code des marchés publics…’’ résume Sud Quotidien.
Ils ont demandé l’ouverture d’informations judiciaires à l’encontre de 12 gestionnaires de comptes publics, selon Libération.
L’un des cas de ‘’surfacturation’’ évoqués concerne l’acquisition de riz distribué par le ministère du Développement communautaire aux populations, lors de la pandémie de coronavirus, ajoute Libération.