ACCIDENT DE BADIOURÉ  : Ernest Abou Sambou corrige Ousmane Sonko

Au lendemain de l’accident du bus qui a fait cinq morts et plusieurs blessés à Badiouré le 17 Août dernier, le leader du PASTEF Ousmane Sonko s’en fendu d’un communiqué dans lequel il a dénoncé les conditions de prise en charge des victimes et a chargé les autorités qu’il tient pour responsables de cette situation. Le coordonnateur de l’APR de Bignona commune, par ailleurs Secrétaire général de l’ANRAC, ayant identifié beaucoup manquements dans le communiqué de Sonko, a réagi à travers cette contribution pour recadrer le patriote en chef

Entre mépris pour les morts et dénonciation calomnieuse

Comme je m’y attendais, c’est au troisième jour de l’accident de Badiouré, moment de tristesse et de prières pour nos morts et nos blessés graves, que Monsieur Ousmane Sonko s’est honteusement prononcé sur cet évènement malheureux sans un seul message de condoléances et de compassion aux populations et particulièrement aux familles des victimes.

Comme un récit, il  décrit le déroulement des opérations de secours comme un témoin oculaire, dans un moment inapproprié où Bignona est dans l’émoi, la tristesse et la douleur de la perte brutale de parents. Monsieur Ousmane Sonko s’est encore comme à son habitude livré à son jeu, la dénonciation calomnieuse, comme ce fut le cas lors de la levée du corps de notre regrettée sœur Mariama Sagna (paix à son âme).  J’ai bien lu en intégralité votre récit sur cet accident qui est comme une fiction, un récit truffé à dessein de contre-vérités.

Pour preuve, les témoignages sur les opérations de secours sont unanimes, tous s’accordent à dire que les autorités administratives, militaires, para militaires et médicales, de même que les bonnes volontés avaient toutes, dans l’urgence, secouru les blessés dont les plus graves avaient été systématiquement référés à Ziguinchor qui dispose de trois hôpitaux : le Centre hospitalier régional, l’hôpital de la paix et l’hôpital des militaires, pour une prise en charge comme recommandé en pareille circonstance. A cet effet, nos forces de défense et de sécurité avaient mis à disposition tous leurs moyens logistiques de même que les pharmaciens qui, dans un élan spontané de solidarité, avaient facilité l’accès à leurs médicaments, une somme d’efforts remarquables que vous minimisez dans vos propos.

Monsieur Sonko, vous parlez d’un « Centre de sante avec un service dont la capacité d’accueil est quasi nulle : il ne dispose pas de service de radiologie ni IRM ».

Ce centre de santé est de niveau 1 et offre des soins curatifs médicaux, paramédicaux et dentaires, en hospitalisation, et des services promotionnels et préventifs. Il dispose de plusieurs services: Odontologie, Ophtalmologie, Pédiatrie, Radiologie, Médecines générales, Maternité, Service Programme national de Tuberculose pour la prise en charge des tuberculeux, d’un Service Social et d’un laboratoire. Je ne vois pas ce qui manque à ce centre de santé au regard des textes qui régissent la pyramide sanitaire de notre pays, nonobstant de petits manquements au niveau de la radiologie dont la modernisation est prévue dans un très court terme.

La légèreté avec laquelle vous traitez des questions techniques de ce domaine de la santé révèle de manière plus que manifeste votre méconnaissance des caractéristiques et normes d’un Centre de santé.

En matière de santé publique, cher donneur de leçons, tout est normé du bas vers le haut, du niveau périphérique au niveau central en passant par le niveau intermédiaire. Vous comme vos partisans nous parlez de « combat pour le relèvement de l’hôpital de Bignona ». Quel hôpital ? Un centre de santé n’est pas un hôpital. Faut-il vous le rappeler également, en santé publique les mots ont leur sens et leur place. Quel gros mensonge en plus quand vous déclarez sans sourciller qu’il n’a pas été pourvu à la suppléance du Médecin chef parti en pèlerinage».

La vérité irréfutable, monsieur, est que la suppléance a été parfaitement assurée, même par trois Médecins sauf si vous ne les considérez comme tels : Dr Berthe Dibor Gueye, Dr Sambou, Dr Ibrahima Tito Tamba, qui ont reçu un soutien de taille de leurs collègues des Centres de Santé de la région. J’en veux pour preuve les remerciements adressés par Dr Tamba à ses collègues médecins et autres professionnels de la santé dans son post le lendemain de l’accident à 1 h 08 mn.

Monsieur Sonko, l’absence du médecin chef de District ne pouvait donc nullement affecter les opérations de prise en charge des blessés légers et la référence des cas graves comme pour vous dire que les blessés n’avaient point été laissés à eux-mêmes.

N’empêche qu’après ces clarifications nécessaires pour la bonne information de l’opinion, ma conviction profonde demeure que le plaidoyer pour la matérialisation de la volonté plusieurs fois exprimée des hautes autorités du pays, l’ancien PM au rond-point Emile Badiane de Bignona en 2017 et Monsieur le Président de la République d’ériger ce Centre de santé de niveau 1 en Etablissement Public de Santé hospitalier de premier niveau (EPS1) doit se poursuivre.

Cette infrastructure sera un hôpital à vocation départementale et va offrir les services suivants: Médecine générale, chirurgie générale, gynécologie obstétrique, chirurgie et radiologie dentaire, urgence médicales et chirurgicales (hospitalisation en médecine et chirurgie). En plus, pour une carte sanitaire plus complète dans notre département, je mets dans le panier des doléances l’érection des Postes de Santé de Badioncoto et de Sindian en Centres de santé et celui de Tenghory-transgambienne en Centre de santé secondaire.

Enfin, contrairement à vous, je m’incline respectueusement devant la mémoire des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés, à tous les blessés.

Que Dieu nous préserve des accidents et nous délivre de tout mal. Amen.

 

Ernest Abou Sambou Coordonnateur APR et BBY/BIGNONA Mandataire départemental

 

GMS / Lamine Badiane       

 

 

 

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