Comment financer la force du G5 Sahel, qui doit prochainement mener sa première opération ? C’est le casse-tête auquel doit faire face la diplomatie française, lundi, qui cherchera le soutien américain à l’ONU.
Paris est lancé dans d’intenses tractations diplomatiques, lundi 30 octobre, pour convaincre Washington d’offrir un soutien financier, par le biais des Nations unies, au G5 Sahel, région hautement instable où la France est engagée avec l’opération Barkhane.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit à cet égard diriger une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour tenter de consolider l’aide à cette force conjointe formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, qui doit lancer sa première opération dans les prochains jours.
La France cherche en particulier à obtenir l’aide logistique et financière des Nations unies, ce à quoi s’opposent les Américains, premiers contributeurs de l’organisation.
« Les États-Unis sont engagés à soutenir la force conjointe du G5 à travers une assistance sécuritaire bilatérale, mais nous ne soutenons pas le financement, l’autorisation ou l’aide logistique par l’ONU à la force », a rappelé un porte-parole de la mission américaine auprès des Nations unies. « Notre position sur une plus grande implication de l’ONU […] reste inchangée », a-t-il précisé.
UN COÛT DE FONCTIONNEMENT DE 423 MILLIONS D’EUROS LA PREMIÈRE ANNÉE
La région du Sahel est devenue ces dernières années un important foyer pour les groupes extrémistes, notamment depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011, que la secte Boko Haram s’est étendue au Nigeria et que des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda se sont emparés du nord du Mali en 2012.
« Le soutien logistique de l’ONU pourrait faire une grande différence », estime Paul Williams, expert des questions de maintien de la paix à l’université George Washington.
Le G5 a calculé le coût de fonctionnement de sa force à 423 millions d’euros pour sa première année, mais certains pays se sont montrés ouverts à une révision à la baisse. La France, notamment, estime que ce budget peut être ramené à 250 millions d’euros.
À ce jour, le financement du G5 Sahel n’est couvert qu’à hauteur de 108 millions, pour lui permettre notamment de se doter d’une compagnie mécanisée légère par bataillon, et de capacités d’observation, y compris de drones.
Avec AFP