Le Mobile World Congress s’ouvre ce lundi 25 février à Barcelone, en Espagne. Ce grand rendez-vous de la téléphonie mondiale sera encore dominé par la révolution 5G, au cœur de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.
Le décor est planté. D’un côté, l’impressionnant stand du leader mondial de la téléphonie : le chinois Huawei, leader de la technologie 5G. De l’autre, une immense délégation américaine, représentants de l’administration compris.
Depuis le début des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, la 5G apparaît comme l’un des grands enjeux. Et pour cause : cette nouvelle génération de téléphonie mobile ultrarapide doit permettre de préparer l’avènement des voitures autonomes, des villes et des objets connectés.
Washington a interdit l’accès de son marché à la technologie chinoise pour des motifs de sécurité. Autrement dit, un risque d’espionnage. À Barcelone, l’administration américaine aura le loisir de poursuivre sa campagne pour convaincre les Européens de fermer leur marché, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande l’ont déjà fait.
En face, Huawei a des arguments de poids. Son fondateur Ren Zhengfei, dont la fille est inculpée aux Etats-Unis pour malversations, est à Barcelone. Il a donné le ton cette semaine, en affirmant que le monde ne pouvait « pas se passer » des technologies de son groupe. Huawei a en effet plusieurs longueurs d’avance sur les infrastructures de la 5G, y compris sur les géants américains de la tech.
L’Europe ne parle pas d’une seule voix. Le Royaume-Uni estime que le risque posé par Huawei est gérable. En France, la majorité au Parlement veut se donner les moyens de contrôler le déploiement de la 5G. Autant dire que le rendez-vous de Barcelone sera un terrain de choix pour les jeux d’influence.