Après une semaine d’audience à la cour d’appel de Ziguinchor, la chambre tente de comprendre les propos des accusés et des témoins. Les discours obtenus devant la barre n’établissent pour le moment pas de liens qui peuvent édifier sur la tuerie de Boffa Bayote. L’audience de ce vendredi 25 mars suspendue pour quelques minutes pour défaut de traducteur. Le président poursuit ses efforts et tente de comprendre où étaient les accusés pendant les dates du 5 et 6 février 2018.
Quelques soucis en début d’audience ce vendredi. Le traducteur qui s’est prêtait à l’exercice s’exprimait dans un « Pulaar » approximatif. Il avait pour mission de faire comprendre à l’audience les propos de Baillo Diallo, témoin de la partie civile. L’anomalie est à l’origine de la suspension de l’audience pour quelques minutes. Un moment qui recrée du lien entre les accusés et leurs familles présentes dans la salle. Des sourires, quelques regards et des « salamalek » perceptibles du bout des lévres. Le président sonne la fin de la récréation, un nouveau traducteur se présente.
Baillo Diallo est un rescapé de la tuerie. Il s’est sauvé après avoir « fait le mort ». Il soutient avoir entendu des coups de feu. Le témoin dit aussi avoir reçu des coups de la part de ses bourreaux.
« C’est par la grâce de dieu que je ne suis pas atteint »
Physiquement pas atteint mais semble-t-il que Baillo est traumatisé. Un traumatisme causé par les souvenirs de la tuerie ? Apparemment, le témoin entend toujours le bruit des balles. Peut-on encore parler de stress post-traumatique ? La chambre statuera.
Ce jour, nous remarquons que certains témoins se perdent dans leur souvenir. Certains avocats ont tenté de les cuisiner. Le président demande souvent aux témoins s’ils ont peur ou craignent quoi que ce soit. En tout cas chez certains, « l’amnésie sélective » est frappante.
Reprise des audiences Lundi 28 Mars à 09h
GMS/ Souleymane Diallo