Des hommes armés ont attaqué, mardi après-midi, un complexe hôtelier abritant également des bureaux à Nairobi, la capitale du Kenya. Une attaque meurtrière « toujours en cours » qui a été revendiquée par le groupe islamiste somalien des Shebab.
Un commando armé a attaqué, mardi 15 janvier après-midi, un complexe hôtelier abritant également des bureaux à Nairobi, la capitale du Kenya, faisant plusieurs morts, selon différentes sources. Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué. L’attaque, menée contre le complexe du 14, Riverside Drive, qui abrite l’hôtel DusitD2, a été revendiquée par le groupe islamiste somalien des Shebab. « Nous sommes derrière l’attaque à Nairobi », a déclaré à l’agence Reuters leur porte-parole pour les opérations armées.
Plus de douze heures après le début de l’attaque, des coups de feu et des explosions ont été entendus aux abords de l’hôtel vers 3 h 30 locales (0 h 30 GMT), alors qu’une cinquantaine d’employés étaient évacués à l’extérieur. De nombreuses personnes étaient toujours prises au piège dans certains secteurs du complexe hôtelier, dont certaines ont été blessées par balle, ont indiqué les secours.
Après avoir évoqué au moins six morts, l’AFP fait état mercredi matin d’au moins 15 morts, citant des sources policières. « Nous avons 15 morts en ce moment, et cela inclut des étrangers », a déclaré le premier responsable, un chiffre confirmé par une seconde source policière qui rappelle toutefois que l’opération des forces de sécurité est « toujours en cours » et que la police n’a pas encore pu accéder à certaines zones du complexe.
L’agence Reuters dénombre également au moins 15 morts, dont les corps sont arrivés à la morgue de Chiromo vers 1 h locale. Parmi les tués figurent un Américain et un Britannique, a précisé l’employé de la morgue de Chiromo. Onze autres sont des Kenyans et deux n’avaient pas de papiers d’identité sur eux, empêchant leur identification dans l’immédiat. « Nous pouvons confirmer qu’un citoyen américain a été tué dans l’attaque. Nous transmettons nos sincères condoléances à la famille et aux amis de cette personne », a déclaré un responsable du département d’État américain mardi soir.
AU MOINS QUATRE ASSAILLANTS
Une explosion s’est produite vers 15 h 30 (12 h 30 GMT) dans ce complexe situé dans un quartier verdoyant de la capitale kényane. Une détonation a été entendue depuis le bureau de l’AFP de Nairobi, à plus de 5 km des lieux. Le chef de la police kényane a donné davantage de précisions sur le mode opératoire de l’attaque.
« Nous pouvons confirmer que cet acte criminel a commencé vers 15 h (12 h GMT) d’une manière coordonnée et a débuté avec l’attaque de la banque I&M, une explosion qui a visé trois véhicules dans le parking et une explosion-suicide dans le hall de l’hôtel Dusit », a-t-il déclaré en direct à la télévision.
Peu après le début de l’attaque, un garde d’une compagnie de sécurité privée travaillant sur place avait affirmé à l’AFP avoir vu « quatre bandits » à bord du véhicule, en sortir et poursuivre leur chemin à pied. Les images des caméras de télésurveillance montrent également que les assaillants étaient au moins quatre, dont deux avaient le visage dissimulé sous un foulard.
EMPLOYÉS CACHES DANS LEURS BUREAUX
En plus de l’hôtel, qui appartient à une chaîne thaïlandaise, le complexe du 14 Riverside abrite les sièges locaux de plusieurs entreprises internationales, dont BASF, Colgate Palmolive, Reckitt Benckiser ou encore Pernod Ricard, Dow Chemical et SAP. De nombreux employés sont restés cachés dans leurs bureaux pendant plusieurs heures, avant d’être évacués par les forces de sécurité.La capitale du Kenya a également été visée par des attaques menées depuis la Somalie voisine, notamment en 2013 quand un assaut mené par des islamistes contre le centre commercial Westgate avait fait quelque 70 morts.
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Avec AFP et Reuters