Le gouvernement a alloué 10 millions F CFA à chaque famille comptant une personne décédée lors des violences politiques dans ce pays entre 2021 et 2024, des faits ayant officiellement causé près de 80 morts et couverts par une loi d’amnistie que les autorités prévoient d’abroger.
« Il a été décidé l’octroi d’un montant de 10 millions de FCFA à chaque famille de personne décédée » lors de ces violences, a déclaré la ministre de la Famille et des solidarités, Maïmouna Dièye.
79 personnes ont été tuées pendant ces évènements, a dit la ministre Dièye.
Les familles endeuillées vont bénéficier d’une prise en charge de leurs enfants mineurs, d’une couverture sanitaire et de programmes d’assistance sociale et de santé.
Plus de 2.000 ex-détenus et autres victimes vont en outre chacun bénéficier d’une « somme forfaitaire de 500.000 FCFA », a affirmé la ministre. Des centaines de personnes avaient été arrêtées lors de ces évènements.
Le gouvernement avait annoncé en décembre avoir alloué cinq milliards de FCFA pour indemniser les victimes de ces violences, sans préciser la répartition, les critères, le nombre total et le profil des bénéficiaires.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé le 27 décembre que son gouvernement déposerait un projet pour abroger la loi d’amnistie couvrant les faits relatifs à ces violences politiques entre 2021 et 2024.
Cette loi avait été votée en mars dernier à l’initiative de l’ex-président Macky Sall et avant le scrutin présidentiel ayant conduit fin mars à l’élection du président Bassirou Diomaye Faye.
Elu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall avait entretenu en 2024 le flou sur sa volonté de briguer un troisième mandat. L’hypothèse de sa candidature avait rencontré une forte opposition au nom du respect de la Constitution sénégalaise.
Le Sénégal a ainsi connu depuis 2021 des épisodes de troubles meurtriers provoqués par ce bras de fer entre l’ancien opposant Ousmane Sonko – aujourd’hui Premier ministre – et l’ex-pouvoir, conjugué au flou maintenu par M. Sall sur un troisième mandat et aux tensions sociales.
M. Sonko a aussi été visé, à partir de février 2021, par des accusations de viols dont le traitement judiciaire a provoqué des émeutes meurtrières.
Cette amnistie, destinée à la décrispation à l’approche de la présidentielle de mars 2024, avait permis de faire sortir de prison des centaines de personnes écrouées, dont MM. Faye et Sonko.